« Je me souviens… »
L’annonce d’un diagnostic est souvent brutale, et l’errance de diagnostic peut s’avérer très douloureuse physiquement et émotionnellement. Il est très difficile de réaliser, d’appréhender et surtout d’aller de l’avant en connaissance de cause.
Mais où ça va me mener? Pourquoi ?
Je me souviens du jour où le neurologue m’a annoncé : « les anti-MOG sont revenus positifs, du coup on est sur une NMO à anti-MOG+ pour laquelle le traitement sera le même que celui de la maladie de DEVIC « classique ». En 2015, la maladie était nouvellement décrite dans la littérature médicale. J’étais d’un côté choquée d’entendre tous ces nouveaux mots pour moi, c’était du chinois à l’époque, mais dans un sens j’étais rassurée. Je connaissais le nom du mal qui m’avait atteint. Il m’avait rassurée en me disant que j’allais recevoir un traitement. Mais dans le fond, ce n’est qu’un nom de maladie…
On était allé manger avec ma maman au SUBWAY, je lui avais dit « Tu vois maman j’ai une maladie super rare, ça ne m’étonne pas de moi, mais au moins maintenant ils vont pouvoir me soigner et j’irais bien après ça ! »
J’avais à l’époque un petit ami qui était aussi mon 1er amour, qui je pense, a eu trop peur de l’inconnu. Oui l’inconnu ça fait peur, ce qu’on ne connaît pas effraie, et lui ça l’a fait fuir !! À l’heure actuelle je n’ai aucune rancœur j’ai compris le pourquoi de cette rupture. On avait à peine 20 ans et la maladie lui a fait peur. J’ai rencontré en 2016 environ un an après le diagnostic de ma NMO l’homme qui partage ma vie à l’heure actuelle. Il ne m’a jamais vraiment considérée comme « malade ». Je me souviens que lors de notre premier rencard je ne savais pas que dire, que faire (« alors je vais aux toilettes là, j’en ai pour environ 10-15 minutes!! Je me sonde mais t’inquiète ce n’est pas contagieux. Je ne suis pas contagieuse »). RI.DI.CU.LE. Je me sentais limite honteuse d’être malade, j’avais tellement peur qu’il me juge sur ça. Quand je lui ai expliqué, car je voulais qu’il soit au courant dès le départ puisque ça fait partie intégrante de moi, je me rappellerais toujours de sa réponse qui a été « Et alors? Tu es malade mais ça ne fait pas de toi quelqu’un de différent… »
Et ça, ça fait TELLEMENT de bien.
Certains vous tournent le dos, en étant jeune ou pas, si la maladie ne se voit pas visuellement, on n’est pas forcément légitime d’être mal. « Ça ne se voit pas, tu n’es pas vraiment mal! Pourquoi tu fais semblant, allez sors ça te fera du bien! Mais dors non ? » etc. etc.). Et d’autres vous font vous surpasser et avec le soutien et l’amour tout va mieux… Vous reconnaissez la valeur de vos relations quand certaines choses vitales changent comme la santé… Certaines se renforcent, d’autres se fragilisent ou se cassent.